Naheulbeukevala - Episode III (où l'on joue de la musique et où l'on chante, aussi)
La narrateuse : Arrivées chez Dame Milie, les aventurières firent la connaissance de Dame Gladys, avec qui Milie avait l'obligeance de partager sa demeure. Et elles purent délester leurs épaules de leurs sacs, et leurs sacs de nombreux ustensiles qu'elles avaient apportés car il leur seraient absolument nécessaires, plus avant dans leur Quête, mais qui pour l'instant encombraient fort leurs sveltes silhouettes de Damoiselles. Elles les laissèrent donc, pour ne les retrouver que bien plus tard dans la nuit, lorsqu'elle reviendraient les chercher avant de prendre un repos bien mérité.
Et Dame Kendra, dont le lourd paquetage contenait, outre son pyjama, sa brosse à dents et sa tunique de gente Dame, la Couette Magique de l'Archimage, réputée tout à la fois pour sa fonction chauffante et pour son inadéquation à la marche en plein soleil, put déposer son sac et répartir les quelques effets dont elle ne devait pas se séparer, tels sa bourse, sa gourde, sa tunique de soirée, ainsi que le billet qui l'autoriserait à monter dans les montures de Técéhel, et celui qui lui ouvrirait plus sûrement qu'un Mellon! bien senti les portes de la salle où les ménestrels joueraient, ainsi que d'autres choses, dans les sacs de ses compagnes, ce qui ne devait pas manquer de causer bien des complications, plus loin dans le récit.
Cela fait, elle partit visiter la cave à bière, qui se trouvait justement dans le little corner, tandis que Lalaith et Laegalad déposaient qui une Couverture Elfique, qui une cape soi-disant lutinale, en la maison de leur Hôte, et sortirent à nouveau leurs flûtiaux afin d'enchanter la demeure de quelques notes bien choisies.
Il advint alors que Dame Milie, avisant sur la table un gâteau fort apétissant, qu'elle avait confectionné spécialement pour l'occasion, découpa ce magnifique clafouti aux pruneaux; et bien que le sucre qu'elle avait dispersé dessus n'ait pas daigné caraméliser comme il le faisait pourtant sous d'autres latitudes, la Compagnie s'accorda à dire qu'il était néanmoins fort bon, et...
Milie : Mais quand même, il a pas le même goût que
là-bas!
Kendra : Ca doit être parce que tu as pas mis les mêmes
amandes. Avec des amandes Réunionnaises, tout de suite...
Milie : Mais non, c'est les mêmes amandes, c'est la
même marque!
Laegalad : Ben ça doit être les pruneaux!
Kendra : oui, avec des pruneaux réunionnais c'est sûrement
meilleur!
Milie : Il n'y a PAS de pruneaux à la Réunion
Lalaith : é omen ou faites aor? (avale) Mais comment vous
faites alors??
Milie : ben on prend des pruneaux d'Agen, banane!
Lalaith : mais pour le clafoutiaux pruneaux, les bananes, ça doit pas être pratique, si? (pfffrt)
Milie et Laegalad : *soupir*
La narrateuse :
Il n'en était pas moins bon, et les gentes dames et émérites
cuisinières de la Compagnie souhaitèrent ardemment voir cette recette,
ainsi que celle des lembas moëlleux de Dame Laegalad, pubilée chez leur
bien aimé Ouèbmaistre le sieur Cédric, afin de les pouvoir facilement
consulter par le biais de leurs palantiri.
Or, Lalaith avait, dans son impatience de se
préparer pour cette rencontre longtemps attendue, été
jusqu'à tracer au coin de son oeil une arabesque au pinceau noir, et à
coller par des moyens connus d'elle seule (ainsi que de Dame Kendra),
trois petites perles vertes sur sa joue. Et lorsque Kendra vit cela, la
jalousie emplit son coeur, et elle regretta de n'avoir pas fait de
même. Et ainsi fit aussi dame Laegalad.
Lors Lalaith se trouva fort marrie, pour ce qu'elle n'avait pas pensé à amener avec elle son pinceau
et les pigments nécessaires
à la réalisation d'une telle oeuvre. On demanda alors à Milie si elle
avait de tels ustensiles, mais malheureusement elle ne disposait que
d'un fusain bien imprécis en regard du fin pinceau que Lalaith avait
utilisé. On tenta de se débrouiller ainsi tout de même, se dessinant au
coin des yeux arabesques et feuillages. Et Lalaith proposa à Kendra de
l'aider à dessiner sur sa joue une fleur dont elle avait créé le dessin
pendant un moment d'inactivité, alors qu'un maître à penser incompétent
tentait inefficacement de lui transmettre son savoir.
Et Kendra eu bien des difficultés à retirer
l'arabesque ratée qui ornait alors sa joue, et mais heureusement, dame
Milie, si elle n'avait pas de plumier adapté, possédait des linges
imprégnés de lessive Gorzyne, qui, si elle n'est pas adaptée aux
barbares, convenait tout à fait au nettoyage d'une délicate peau de
Rohirrim.
Et pendant que ces dames se paraient, Milie
en profitait pour prendre une légère collation : en effet,
étant une personnalité importante, elle avait été fort occupée toute la
journée, et n'avait pas même pu déjeuner.
Lorsqu'elle eut terminé, elle sortit un gros parchemin sur lequel était
relatée l'Histoire d'un fameux sorcier quelque peu balafré, mais auquel
nos aventurières auraient bien jeté des nounours si elles avaient pu le
croiser...
En hommage à ce fameux sorcier, Lalaith et
Laegalad sortirent à nouveau leurs flûtiaux pour jouer la
musique associée aux images qui bougent relatant les aventures de ce
même sorcier, et qui, contrairement à bien d'autre images qui bougent,
ne sont pas nulles.
Et Dame Gladys put se réjouir au son du thème bien connu de la Chouette
Hedwige,
tandis que Milie tentait encore de lire. Car elle approchait de la fin
de l'histoire, et le suspense était insoutenable.Et lorsqu'elle eût
atteint cette fin, elle fut, comme bien d'autres avant elle, fort
marrie.
Un peu plus tard, la fourbe Dame Kendra
obligea la pauvre Hobbite à chanter une chanson de sa
composition : Celle ci avait en effet commis l'erreur d'envoyer à
Kendra une version mal enregistrée d'un air qu'elle avait écrit pour
chanter le Lament for Boromir, l'air chanté par l'elfe Legolas
Vertefeuille et par le Dunadan Aragorn, fils d'Arathorn, à la mort
héroïque de leur Compagnon Boromir, fils aîné de l'Intendant du Gondor,
qui s'était sacrifié pour sauver deux hobbits passablement imprudents.
Une telle histoire n'avait pu qu'émouvoir profondément notre Hobbite
sauteuse du Mexique, car la Légende (mais il ne fautjamais croire les
légendes) dit que Boromir avait été le personnage de la Compagie de
l'Anneau auquel elle s'était le plus attachée, et elle ne savait pas
encore qu'il avait un frère, et que ce frère n'avait pas encore été
marri par les Tiers Films, et la disparition de son favori n'avait as
manqué de l'affliger profondément.
Bien qu'elle ne sache pas plus chanter que
composer ou que prononcer les accents étranges de la langue des Britons
dans laquelle la chanson était écrite, elle n'avait donc pu se retenir
de la chanter elle-même. Après s'être bien fait prier, elle chanta donc
les bribes de couplets dont elle se souvenait, et se fit arracher par
Dame Kendra la promesse de la réenregistrer avec du matériel plus
adapté.
*Intermède musical*
Through
Rohan over fen and field where the long grass grows
The West Wind comes walking, and about the walls it goes.
“What news from the West, O wandering wind, do you bring to me tonight?
Have you seen Boromir the Tall by moon or by starlight?”
“I saw him ride over seven streams, over waters wide and grey;
I saw him walk in empty lands, until he passed away
Into the shadows of the North. I saw him then no more.
The North Wind may have heard the horn of the son of Denethor.”
“O Boromir! From the high walls westward I looked afar,
But you came not from the empty lands where no men are.”
From
the mouths of the Sea the South Wind flies, from the sandhills and the stones;
The wailing of the gulls it bears, and at the gate it moans.
“What news from the south, O sighing wind, do you bring to me at eve?
Where is now Boromir the Fair? He tarries and I grieve.”
“Ask not of me where he doth dwell – so many bones there lie
On the white shores and the dark shores under the stormy sky;
So many have passed down Anduin to find the flowing Sea.
Ask of the North Wind news of them the North Wind sends to me!”
“O Boromir! Beyond the gate the seaward road runs south,
But you came not with the wailing gulls from the grey sea’s mouth.”
From
the Gate of Kings the North Wind rides, and past the roaring falls;
And clear and cold about the tower its loud horn calls.
What news from the North, O mighty wind, do you bring to me today?
What news of Boromir the Bold? For he is long away.”
“Beneath Amon Hen I heard his cry. There many foes he fought.
His cloven shield, his broken sword; they to the water brought.
His head so proud, his face so fair, his limbs they laid to rest;
And Rauros, golden Rauros-falls, bore him upon its breast.”
Tower
of Guard
“O Boromir! The
To Rauros, golden Rauros-falls, until the end of days.”
*fin de l'intermède musical*
*Note de la linguiste rohannaise*
Oui…. Alors quand vous
lisez ces paroles, il faut que vous les imaginiez chantés d’une toute petite
voix de fillette fleurette, et que vous rouliez bien les « r » dans
votre for intérieur. Par exemple « O Bollomir ». Oui, tout à fait,
comme si vous prononciez « Aioria » en japonais, ce qui donnerait à peu
près « Aiolia ».
Comment ça vous parlez
pas japonais ???? Mais c’est le monstre stylé pourtant !!!! Vous me
copierez trente-huit fois le générique de Saint Seiya avec les R roulés, pour
la peine !
* Fin de la note
linguistique rohannaise*
On chanta ensuite des chansons amusantes, et
on révisa ainsi le répertoire des ménestrels que nous
allions empêcher de chanter le soir même de nos hurlements, et la
chambre de Milie, après avoir résonné de la mort tragique de Boromir,
fut emplie du récit d'un certain Nain (capable de courir vite, et de
voyager loin), et de diverses publicités rappelant à nos aventurières
de se bien armer avant de partir en Quête. Ce qui n'était pas
nécessaire, pour ce qu'elles étaient munies de moult flûtiaux, ainsi
que de nombreux nounours virtuels à lancer sur d'éventuels agresseurs,
et qu'un preux chevalier devait les rejoindre afin de les protéger
quelques heures plus tard.
Après touts ces chants, on s'avisa soudain
de l'heure fort tardive, et on décida de partir sur le champ
chercher la flûte traversière irlandaise que Dame Laegalad attendait
avec tant d'impatience auprès d'un des talendueaux ménestrels du
Naheulband, et enfin retrouver l'Helvète, qui, s'il avait réussi à se
débiner pour l'après midi, n'avait pu trouver aucune excuse, fût-elle
bidon, pour ne pas retrouver notre vaillante Compagnie pour la soirée.